Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la psychothérapie (et la télépratique)*

*Sans jamais oser le demander

 

La psychothérapie est un exercice qui se pratique derrière des portes closes, en toute confidentialité, auprès de personnes qui vivent une panoplie de situations aussi vastes que l’étendue de l’expérience humaine. On comprendra alors assez bien que cela suscite la curiosité et amène son lot de questions chez les gens qui ne sont pas familiers avec le domaine.

Voici donc réunies ici des réponses aux questions qu’on se fait souvent poser.

Qu’est-ce qui distingue la télépratique de la psychothérapie en personne ?

La psychothérapie en personne et la pratique par visioconférence ont la même durée et se déroulent de la même façon, ce n’est que la modalité de la rencontre qui est différente. Cette pratique existe depuis une quinzaine d’années. Elle a gagné en importance avec la situation sanitaire en 2020. La recherche suggère que la pratique en personne et la pratique en ligne sont comparables sur le plan de l’efficacité clinique.

Quelles sont les conditions nécessaires à la télépratique ?

Il est important d’avoir accès à un espace calme, où l’on peut être seul-e, à l’écart de sources de distractions. Il est important de désactiver les notifications, fermer les autres appareils électroniques, fermer les autres fenêtres du navigateur. Pour éviter les interruption, il faut disposer d’une bonne connexion internet (30 MB et plus, recommandé). Il n’est pas nécessaire d’installer de logiciel spécial. La session de visioconférence a lieu dans la fenêtre du navigateur web.

Combien de temps dure la psychothérapie ?

Aussi longtemps que nécessaire et aussi longtemps que le client souhaite poursuivre la démarche. Cela dépend de chaque personne, de chaque situation. Certaines approches focalisent sur des objectifs très précis, et ont un nombre prédéterminé de séances. D’autres approches conçoivent la psychothérapie comme un processus non-linéaire. Ce qu’on veut dire par cela est que la thérapie peut prendre divers chemins, nous conduire à des endroits inattendus.

Ah, vous êtes psychologue ? Est-ce que vous m’analysez en ce moment / Est-ce que vous pouvez lire dans mes pensées ?

Rassurez-vous. La psychologie n’est pas un art occulte, qui lit dans les pensées ou prédit l’avenir. Nous ne pouvons pas voir une personne et instantanément émettre des jugements sur la personnalité ou les enjeux psychiques inconscients à partir d’une simple conversation. Ce qui fait la force de nos conclusions diagnostiques, en tant que professionnels, est justement la capacité à prendre le temps de recueillir plusieurs informations dans un contexte thérapeutique qui y est propice. Ajoutons à cela le fait que la relation thérapeutique a pour règle de ne pas être une relation amicale. Cela fait en sorte qu’il se développe entre client et thérapeute une relation privilégiée, d’intimité relationnelle, qui ne se produit qu’à l’intérieur du cadre thérapeutique. Par conséquent, il est possible pour le thérapeute d’avoir une forme de recul sur la situation, qui n’est pas possible auprès de personnes qui sont membres de notre famille ou nos amis. Autrement dit, même les psychothérapeutes les plus chevronnés et sagaces ne peuvent porter un jugement clinique fiable auprès de leurs amis, conjoint-e-s et parents : la proximité relationnelle ne le permet tout simplement pas.

Quelle est la différence en la psychologie et la psychothérapie ?

La psychologie est un vaste domaine de pratique et de recherche, tandis que la psychothérapie est un mode d’intervention qui fait appel aux principes cliniques et fondements théoriques de la psychologie.

Tous les psychologues ne sont pas nécessairement psychothérapeutes. Certains psychologues pratiquent en milieu organisationnel, d’autres pratiquent la neuropsychologie, d’autres font du soutien-conseil et des évaluations en milieu scolaire. D’autres psychologues agissent à titre d’experts

Est-ce qu’il y a une approche meilleure qu’une autre ?

Il s’agit d’une question qui a généré beaucoup de controverses au cours des dernières décennies. Il arrive que les promoteurs de certaines approches affirment que leur méthode est supérieure à telle autre. Mais lorsqu’on regarde les résultats d’études de grande envergure, menées auprès de milliers de patients, sur de nombreuses années, le consensus est à l’effet que l’approche a peu d’effet sur le changement bénéfique observé dans la vie des patients. Ce qui importe n’est pas la technique ou la “recette” utilisée, mais bien ce qu’on appelle les “facteurs communs d’efficacité thérapeutique”, qui se retrouvent dans toutes les approches. Parmi ceux-ci, la qualité du lien thérapeutique, soit le fait de se sentir entendu-e compris-e, écouté-e, respecté-e, est une condition très importante de succès d’une psychothérapie, sans égard à l’approche adoptée.